Certains d’entre vous ont été surpris par l’arrivage de matières de couleur marron-noir sur nos plages ces derniers mois faisant redouter une pollution. Un citoyen m’a même alerté sur l’arrivée d’une marée noire à Biarritz en voyant le plan d’eau noirci par ces matières en suspension !
Rien de tout cela heureusement. Il s’agit en fait de débris végétaux associant des feuilles en morceaux et des petits bois.
Ces éléments proviennent de l’Adour sans que l’on sache exactement pourquoi on en récupère des volumes beaucoup plus conséquents que les années précédentes depuis 2 ans.
Plusieurs hypothèses sont évoquées : crues de la Nive en 2014, suppression du barrage sur l’Adour qui retenait des volumes importants de déchets verts, ou encore un impact indirect du dragage réalisé sur l’Adour. Le curage du Port des Pêcheurs qui a eu lieu début avril n’est pas en cause.
En attendant de savoir pourquoi nous recevons toutes ces matières végétales en avant-saison, il convient de faire la part des choses : ces éléments sont naturels et sont apportés par le panache de l’Adour qui s’incurve vers les plages d’Anglet et Biarritz du fait de l’orientation des digues à l’embouchure et des courants.
Nous sommes tellement conditionnés par les images de plages de sable blanc que nous oublions parfois qu’on peut aussi y retrouver des algues, du bois ou des feuilles, dont la présence contribue à préserver l’équilibre de l’écosystème.
Ces éléments sont partiellement filtrés par le nettoyage quotidien de la Grande Plage, et le reste repart naturellement avec les marées. Il n’y a donc pas lieu de s’en alarmer, même si nous essaierons de comprendre comment en limiter les volumes à l’avenir.
Pendant les ramassages de déchets sur les plages, il est important de bien faire la différence entre ce qui doit être enlevé (plastiques, mégots, canettes, etc.) de ce qui doit être laissé sur place comme les algues, coquillages et autres éléments naturels. SURFRIDER enseigne les bases du ramassage sélectif pour ses Initiatives Océanes et insiste sur l’importance de respecter la laisse de mer qui contribue à nourrir et à protéger la faune qui vit dans cet espace. Une plage en bonne santé est avant tout une plage vivante.
Référence à l'arrivage de débris de feuilles avec les grandes marées à Biarritz : https://t.co/CdQGFqq327
— Guillaume Barucq (@GuillaumeBarucq) 10 avril 2016
Pour préserver nos plages, nous devons apprendre à en retirer toujours mieux les polluants, tout en y laissant les éléments nobles. Le meilleur nettoyage est l’affaire de tous et peut se faire à la main, en ramassant par exemple au moins un déchet à chaque fois qu’on se rend à la plage ou qu’on va surfer.
En effet c’est impressionnant, je ne suis pas encore allé voir sur place et vos explications sont les bienvenues; merci de nous informer de la sorte.